L'archevêque Christian Lépine a célébré une « messe verte » pour la fête de la Saint-Patrick, le 17 mars à Montréal. Il s'agissait de la 177e édition de cette célébration à la basilique de Saint-Patrick.
La basilique a accueilli les Montréalais et les touristes habillés de nuances de vert et de motifs aux trèfles à trois feuilles à 10h00, pour la messe du dimanche. Tous étaient prêts à célébrer une messe verte (green mass), offerte en anglais, en l'honneur du saint patron et évangélisateur des Irlandais.
« L'expérience de Saint-Patrick peut être la nôtre », exprime l'archevêque dans son homélie qui portait sur les difficultés que Saint-Patrick a vécues avant d'entendre l'appel de Dieu et de servir les Irlandais.
Reine de la parade de Saint-Patrick, Chloé Miller, ainsi que ses princesses, Julia Rochford, Madison Lalonde, Mia Simard et Shaeliegh Rose Spracklin par Joanna Kozakiewicz ©
Les invités spéciaux comptaient parmi eux la reine de la parade de Saint-Patrick, Chloé Miller, ainsi que ses princesses, Julia Rochford, Madison Lalonde, Mia Simard et Shaeliegh Rose Spracklin. Les demoiselles étaient responsables d'apporter le pain et le vin à l'autel pendant la messe.
Les Chevaliers de Colomb, une organisation d'hommes catholiques qui « a une longue histoire dans le défilé ainsi qu'à la basilique Saint-Patrick », selon Thomas Altenburg, Grand Chevalier du conseil 284 de Montréal, étaient aussi présents.
Thomas Altenburg par Joanna Kozakiewicz ©
« Nous venons célébrer les messes importantes, comme le dimanche de Pâques, le réveillon de Noël et la Saint-Patrick, bien sûr », confirme Thomas Altenburg à Joanna Kozakiewicz.
De plus, plusieurs membres des Sociétés irlandaises unies, organisme qui organise le défilé de la Saint-Patrick dans la métropole, étaient sur les lieux. Le président Kevin Tracey, la vice-présidente Lori Morrison et les grands maréchaux du défilé de la Saint-Patrick, Patty McCann et Mike Kennedy, étaient tous habillés pour l'occasion.
Un peu d'histoire
Les participants de la messe ont tous reçu un pamphlet de présentation dans lequel un bref historique de la basilique était décrit. La basilique de Saint-Patrick a ouvert ses portes le 17 mars 1847.
«On rapporte que plus de six mille personnes ont assisté à la messe ce jour-là », peut-on lire dans le pamphlet.
Cette année-là, des milliers d'immigrants sont arrivés à Montréal pour fuir les privations et la famine de leur pays d'origine. Par contre, après un voyage maritime ardu, ils se sont confrontés à la fièvre des navires, le typhus.
Les malades se sont logés dans des abris contre la fièvre situés dans le port de Montréal. De nombreux prêtres et religieuses associés à l'église qui venait d'ouvrir sont morts en soignant les malades.
Ceux qui ont survécu ont trouvé un refuge à l'église Saint-Patrick et ont prospéré à Montréal.
Signification particulière pour les Québécois
L'archevêque de Montréal explique en entrevue avec Joanna Kozakiewicz que cette célébration irlandaise est importante pour les Québécois, car les Irlandais font aussi partie de l'histoire du Québec. « Moi-même, j'ai du sang irlandais ! » dit l'archevêque avec un sourire.
Selon l'archevêque, l'accueil et la présence de l'histoire des Irlandais au Québec est une histoire personnelle qui touche les familles québécoises. « C'est une partie importante de l'histoire du Québec. Beaucoup de familles canadiennes françaises ont accueilli des Irlandais et des orphelins dans leurs familles », ajoute-t-il.
De plus, il s'agit d'une fête qui permet de se rassembler dans une atmosphère d'ouverture. « Saint-Patrick et la façon dont il est fêté, c'est toujours dans une ouverture à tout le monde, donc c'est une très belle fête pour se rassembler », conclut l'archevêque.
Ciaran Pitchford est le premier diacre né en Irlande qui sert à la basilique de Saint Patrick. « C'est très significatif de faire partie des fidèles catholiques qui ont été accueillis ici », dit-il, alors que d'autres personnes « des États-Unis n'étaient pas les bienvenues à cause de la maladie du typhus ». Le diacre se dit reconnaissant pour « l'exode de personnes qui a apporté tant de bien à la civilisation », entre autres pour « l'art et l'histoire».